Olivier Valsecchi pour Triptyque Rosé

Pour Olivier Valsecchi, travailler « sur » le corps et travailler « avec » le corps, ce n’est pas tout à fait la même chose. Ses sérigraphies « Dust » et « Time of War », présentes à la salle La Durante au 45 Route de Narbonne à Auzeville-Tolosane dans le cadre du festival AUZ’ARTS s’imprègnent d’un mélange époustouflant de rêve et de réalité photographique.

Qui est-il ?

Né en 1979 à Paris, photographe autodidacte, traducteur et écrivain de première formation, il a étudié durant deux années à l’ETPA (Ecole Supérieure de Photographie et de Game Design) de Toulouse où il reçoit le Grand Prix de Photographie en juin 2009. Il obtient de même trois ans plus tard le prestigieux Hasselblad [marque d’appareils photos, ndlr] Master Award, dans la catégorie Fine Art pour sa série « Dust ».

 

Rencontre avec l’artiste.

Bonjour Olivier, peux-tu nous dire comment tu as commencé à faire de la photographie ?

 « D’une certaine façon, je suis né avec un appareil photographique. Le jour même de ma naissance, j’étais en couveuse et mon père a acheté son premier appareil pour me prendre en photo afin que ma mère puisse me voir. Déjà, la photographie me liait à mes parents ; ce lien m’est resté. Je me souviens, quand j’étais adolescent, avoir commencé à faire des photos pour justement, recréer ce lien. Je faisais des autoportraits, et je donnais les pellicules à mes parents pour qu’ils les fassent développer ; je savais pertinemment qu’ils allaient les regarder avant de me les donner.

Ainsi, jusqu’à l’âge de 27 ans, j’ai fait beaucoup d’autoportraits ; je harcelais également les gens pour prendre des photos le week-end jusqu’à ce qu’un jour j’en arrive à me dire  : « en fait, je suis photographe », alors que je n’en avais pas même conscience. Pour moi c’était naturel, je ne le concevais vraiment pas comme un métier. J’ai donc décidé de faire l’ETPA pour travailler ma technique ».

As-tu fait une rencontre qui a tout changé ?

« Il n’y a pas eu de rencontre fondamentale. Tout est venu petit à petit, dans « le processus » qui, finalement, s’est imposé à moi ».

Tu utilises de la cendre dans ton processus artistique, notamment dans tes séries « Time of War » et « Dust » que tu exposes aujourd’hui à la salle La Durante dans le cadre du festival AUZ’ARTS à Toulouse. Quelles sont tes inspirations ? 

« Ça a été un travail assez instinctif. Un Noël, je regardais les cendres dans la cheminée de mon père et l’idée m’est venue spontanément.

Mais en définitive, je n’ai jamais eu de réelles inspirations extérieures, matérielles ; sauf, peut-être, certaines images mythologiques mais simplement pour retrouver des positions corporelles spécifiques. Le gros du travail, je le fais dans mon coin, sans me faire influencer par qui que ce soit.

Mon éducation picturale, elle, remonte à mon enfance, lorsque je prenais des encyclopédies de peintures sur les étagères dans ma maison. Je me suis abreuvé de cette culture très classique qui fait que certaines personnes ont pu associer mes œuvres au Caravage ou à David.

Moi je ne sais pas peindre, je ne sais pas dessiner, je ne sais rien faire de mes dix doigts mais c’est pourtant la peinture qui oriente mon travail

Tu ne te sépares jamais de… ?

  » Malheureusement, je crois bien que je peux me séparer de tout, en fait…« .

Même de ton appareil photo ?

 » Surtout de mon appareil photo ! C’est un objet dont je ne suis absolument pas amoureux, je ne suis pas du tout fétichiste de la technique de l’objet, de même que je ne suis pas du tout fidèle à une marque. D’ailleurs, je ne fais pas de photos personnelles ni de photos de vacances, car j’ai besoin de respirer pour ne pas me faire « happer ». Dès que le l’ai, dès que je le touche, je ne peux plus le lâcher. Il me vampirise.

L’appareil photo, c’est une étape de concrétisation. Je ne le prends que lorsque je passe en studio. Il faut bien comprendre que tout mon travail se fait en amont, je n’ai pas besoin de l’appareil pour cette phase. Le moment où je le touche, c’est pour faire la photo, point. »

Ta ville dans le sud-ouest ?

  » Toulouse. Bien que je sois né à Paris, j’ai grandi ici. Ma famille est en Dordogne, mais si je dois citer une ville, c’est Toulouse « .

Quels sont tes prochains projets ?

 » Je fais actuellement une série de portraits mais différente des deux dernières. Je ne suis pas un artiste qui va faire toujours la même chose, je déteste ça ; et en général, je n’aime pas trop les artistes qui « trouvent un truc » et qui l’exploitent en répétition, en production. Non, les prochains portraits sont à la fois picturaux et un peu manga. D’une façon générale, j’ai toujours beaucoup apprécié l’illustration. J’exploite donc actuellement le dessin animé et la peinture, mais toujours au travers de la photo « .

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Venez découvrir son site officiel

Nicolas.T.

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